Ballet de la Délivrance de Renaud
Les Monstres métamorphosés - 1617.

Au coeur des guerres de religion, le Ballet Comique de la Reyne (1581) a été réalisé dans des intentions clairement politiques et philosophiques : il tentait d'estomper les divisions au sein du royaume en présentant la fusion harmonieuse entre les arts de la musique, la danse et la poésie. La forme de ce divertissement n'étant pas définie à l'avance, le ballet de Cour évolua avec le temps. Le ton dramatique glissa rapidement vers le style burlesque. Le Ballet de Cour ne sera peu à peu que constitué d'entrées successives sans lien entre elles. Les airs chantés se multiplièrent pour former de véritables récitatifs. Guédron et Boesset excelleront dans le genre. La mise en scène de ces spectacles complets contribua au développement de la science de la scénographie.
Ces ballets se démocratisèrent et l'on vit aussi fleurir des ballets en Province ou bien dans les institutions des Jésuites. On introduisit aussi la musique au sein des pièces de théâtre (Corneille, Molière). Dès 1617, le Ballet jusqu'alors instrument de cohésion du royaume devint le moyen d'affirmer l'autorité du Roi sur les grands du royaume. Au moyen de l'allégorie, on célèbre les exploits du monarque (que ce soit Louis XIII ou Louis XIV).

Le premier ballet connu de Lully est la Mascarade de la Foire de St-Germain, composé en 1652 pour la Grande Mademoiselle en collaboration avec Du Moustier. Le célèbre Ballet de la Nuit en 1653 marqua les esprits de l'époque. C'est lors de la représentation de ce ballet que Lully fit son entrée à la Cour, mais sa contribution fut vraisemblablement limitée à la danse.


Dès 1654, il commença à composer des fragments de ballets royaux, puisque ceux-ci étaient, par tradition, des oeuvres communes à plusieurs compositeurs.
Les premières pièces vocales sont partagées entre les influences françaises et italiennes. Lully illustra d'ailleurs la rivalité entre les deux styles dans deux dialogues entre la musique française et la musique italienne dans les Ballets d'Alcidiane, de la Raillerie et de l'Impatience.
Notons qu'au début, le roi dansait parmi les courtisans, d'où le terme "Ballet de Cour". Peu à peu, le Ballet de Cour devint le "Ballet du roi", au cours duquel Louis XIV dansait avec des danseurs professionnels. La Cour se trouvant, de ce fait, cantonnée dans le rôle passif de spectateur et surtout d'admirateur.

Louis XIV représentant le Soleil
dans le Ballet de la Nuit.

- Mascarade de la Foire de St-Germain 1652 (musique perdue)
- Ballet de la Nuit 1653 (musique perdue)
- Ballet des Proverbes 1654 (musique perdue)
- Ballet du Temps 1654 (LWV 1)
- Ballet des Plaisirs 1655 (LWV 2)
- Le Grand Ballet des Bienvenus 1655 (LWV 4) (musique perdue)
- Ballet de Psyché ou de la puissance de l'Amour 1656 (LWV 6) (musique perdue)
- La Galanterie du Temps, mascarade 1656 (LWV 7) (musique perdue)
- L'Amour malade, Ballet du Roy 1657 (LWV 8)
- Ballet d'Alcidiane 1658 (LWV 9)
- Ballet de la Raillerie 1659 (LWV 11)
- Ballet de Toulouse, ballet mascarade 1660 (LWV 13)
- Ballet de la Revente des habits du ballet 1660 (LWV 5)
- Ballet de l'Impatience 1661 (LWV 14)
- Ballet des Saisons 1661 (LWV 15)
- Ballet des Arts 1663 (LWV 18)
- Les Noces de Village, mascarade ridicule 1663 (LWV 19)
- Les Amours déguisés 1664 (LWV 21)
- Mascarade du Capitaine 1665 (LWV 24)
- Ballet du Palais d'Alcine 1664
- Ballet de la Naissance de Vénus 1665 (LWV 27)
- La Réception faite par un Gentihomme de campagne à une compagnie choisie à sa mode, qui le vient visiter, Mascarade 1665 (musique perdue)
- Ballet des Gardes ou les délices de la campagne 1665 (LWV 28)
- Le Triomphe de Bacchus dans les Indes ou Ballet de Créquy 1666 (LWV 30)
- Ballet des Muses 1666 (LWV 32)
- Le Carnaval, Mascarade royale 1668 (LWV 36)
- Ballet de Flore 1669 (LWV 40)
- Le Carnaval, Mascarade 1675 (LWV 52)
- Ballet des Nations 1670 (LWV 43)
- Le Ballet des Ballets 1671 (LWV 46)
- Le Triomphe de l'Amour 1681 (LWV 59)
- La Noce de village, mascarade 1683
- Le Temple de la Paix 1685 (LWV 69)