BALLET DE LA RAILLERIE

Dansé le 19 février 1659 au Louvre.



Le livret écrit par Benserade commence par le récit de la Poésie Française. La Raillerie, la Sagesse et la Folie sont toutes trois assises et chantent des vers italiens. Le Ris* (représenté par le roi) est accompagné par de fleurs. Le narrateur se moque des vieillards devenus aussi dépendants que des enfants. Des savants raillent ouvertement des paysans qui leur rendent la pareille. De même, un poltron et deux braves se disputent. Le Bonheur, l'Esprit et l'Argent rivalisent de mérite. Des Sobres et des Ivrognes se taquinent.
Les vers de l'intermède de la Musique française et de la Musique italienne sont rédigées en langue transalpine.

Deuxième partie : des Filles de Cour et des Filles de village persiflent entre elles. Des gens se contrefont les uns les autres et trois Echos de différente Harmonie.

Pour le Sieur Baptiste représentant un contrefaiseur.

Chacun de nous a du mérite en soi
Et ce sont des talents différents que les nôtres ;
Les autres, quand je veux, sont contrefaits pas moi :
Mais je ne me vois point contrefait par les autres.
Benserade

Des Soldats suivant la Force et des Notaires suivant la Raison confient n'exercer leur métier que pour l'appât du gain. Des Amants et Maîtresses expliquent leurs intrigues. Adroits et Maladroits se narguent. Enfin, diverses Nations se croisent sur scène : Français, Italiens, Turcs, Indiens et Espagnols.

Le Ballet se termine sur un débat en italien entre le Ballet, la Critique, la Mode, la Contrariété et le Dégoûté.


* Le Rire personnifié


      LE DIALOGUE DE LA MUSIQUE FRANCAISE
 	ET DE LA MUSIQUE ITALIENNE 
(traduction)
La Musique italienne : - O Musique française! Apprends-moi je te prie Ce qui te semble en moi digne de raillerie? La Musique française : - Le trop de liberté que tu prends dans tes chants Les rend parfois extravagants. - Toi par tes notes languissantes Tu pleures plus que tu ne chantes. - Et toi, penses-tu faire mieux Avec tes fredons ennuyeux? - Mais ton orgueil aussi ne doit pas ne promettre Qu'à ton seul jugement je me veuille soumettre. - Je composerai comme toi, Si tu veux chanter comme moi. - Si mon amour a plus de violence Je dois chanter d'un ton plus fort Quand on se voit près de la mort Le plus haut que l'on peut on demande assistance. - Mon chant fait voir par sa langueur Que ma peine est vive et pressante; Quand le mal attaque le coeur On n'a pas la voix éclatante. Les deux : - Cessons donc de nous contredire Puisque dans l'amoureux empire, Où se confond incessamment Le plaisir avec le tourment, Le coeur qui chante et celui qui soupire Peuvent s'accorder aisément.

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