BELLEROPHON

Représentée par l'Acamédie Royale de Musique
l'An 1672.

Bellérophon - Frontispice.

L'écriture de cet opéra connut de multiples rebondissements: commande faite à Thomas Corneille suite à la disgrâce de Quinault, intervention de Boileau se vantant d'être l'auteur des plus beaux passages, irruption de Fontenelle dans l'écriture de cet ouvrage et enfin, bruit selon lequel Quinault aurait retranché la moitié de la pièce. Finalement, les vers seront officiellement attribués au commandité initial de la tragédie: Thomas Corneille. Toujours est-il que ces péripéties littéraires attisèrent les curiosités. Le Mercure Français témoigne du succès de la première représentation au Palais Royal le 31 janvier 1679:

"On peut dire que tout Paris y était, et que jamais assemblée ne fut ni plus nombreuse, ni plus illustre. J'entends crier miracle de tous côtés. Chacun convient que M. de Lully s'est surpassé lui-même et que ce dernier ouvrage est son chef d'oeuvre."


Bellérophon dans le char de Pallas.

Offensée par l'indifférence de Bellérophon, dont elle était pourtant amoureuse, Sténobée voulut lui infliger un châtiment. Elle fit en sorte que son mari crût que Bellérophon lui faisait des avances. Prétus envoya alors son rival chez le Roi de Lycie pour l'écarter de sa Cour.
A la mort du roi d'Argos, la reine Sténobée est libre et espère récupérer l'objet de ses désirs. Mais elle apprend que Philonoé, la fille du roi de Lycie est promise à Bellérophon.
Constatant l'aversion persistante de Bellérophon à son égard, Sténobée décide de se venger. Amisodar, sensible aux charmes de la reine, s'engage à lui prêter main forte. Il transforme le jardin en un désert aride et convoque des magiciens pour qu'ils ressucitent des bêtes maléfiques. Trois monstres n'en forment qu'un muni de trois têtes: une de lion, une de dragon et une de Bouc.
L'affreuse Chimère ayant semé l'épouvante dans tout le pays, Sténobée prêtend qu'il s'agit d'une punition céleste. Selon elle, le Roi de Lycie aurait offensé Pretus en accordant la main de sa fille au traître Bellérophon.
Désemparé, le Roi consulte l'oracle d'Apollon. Pendant la cérémonie rituelle, le sacrificateur sollicite un signe céleste. Apollon apparaît alors. Il déclare que Bellérophon saura délivrer les Lyciens et épousera Philonoe en récompense. Mais Bellérophon ne se sent pas à la hauteur de la tâche. Pallas l'enlève. Le héros revient, chevauchant Pégase. A l'issue d'un rude combat, il tue la Chimère.
Sténobée avoue au Roi sa responsabilité et celle d'Amisodar dans le drame. Elle se suicide avec du poison avant qu'on ne puisse l'emprisonner. Le peuple acclame son sauveur et prépare les noces des deux amants enfin réunis: Philonoé et Bellérophon.

Consultez le livret
Bellérophon tuant la Chimère.
Illustration des Tanglewood Tales, vers 1920.

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