Neveu des frères Corneille, Bernard le Bovier de Fontenelle est né à Rouen en 1657 et mort à Paris en 1757. Fontenelle connut un vif succès dans les salons qu'il fréquentait assidûment, notamment dans celui de Mme de Tencin. Il y exerçait ses talents philosophiques, préfigurant ainsi la philosophie des Lumières de la fin du XVIIIème siècle. Selon ses développements, il n'y a de vérité qu'on ne puisse comprendre ou expliquer avec la raison. Tout ce qui échappe aux lumières de la raison est faux et sans intérêt. Il visait naturellement la religion, mais aussi la poésie, au charme inexplicable. Dans son "Histoire des oracles" (1687), il critiqua sévèrement la religion et les croyances populaires. Le Révérend Père Baltus répliqua dans une "Réponse à l'Histoire des oracles de Monsieur de Fontenelle" parue en 1707. Conscient de la menace d'un éventuel embastillement, le lieutenant de police d'Argenson dissuada Fontenelle d'écrire une réponse à la "Réponse" du jésuite.

De gauche à droite : Fontenelle, Houdar de La Motte et Saurin,
sous le regard de Madame de Tencin.

Il introduisit la mathématique newtonienne en France et contribua à la propagation du goût pour les sciences expérimentales dans les salons ("Entretiens sur la pluralité des mondes" 1686). La clarté de son style dans les "Eloges" des savants et dans ses nouvelles scientifiques, fut très appréciée par ses confrères académiciens. Son oeuvre proprement littéraire est composée d'une tragédie "Aspar", de l'opéra "Bellérophon", de romans, d'oeuvres satiriques et polémiques ("Dialogues des morts" 1693, "Disgression sur les anciens et les modernes") En ce qui concerne sa collaboration à l'écriture de Belléphoron, il se vanta d'avoir versifié la quasi-intégralité de l'opéra, hormis les quelques parties rédigées par Boileau.