LA PASTORALE COMIQUE
Comédie pastorale en 2 actes

Le 5 (janvier 1667), les réjouissances (celles de la naissance d'une fille du Roi) en furent continuées par le Ballet : lequel divertit d'autant plus agréablement la cour, qu'on y avait ajouté une pastorale des mieux concertée.
De Saint-Gemain-en-Laye, le 7 janvier 1667

La Pastorale Comique fut destinée à remplacer la pastorale héroïque Mélicerte, au sein du monumental Ballet des Muses.
Non satisfait de son oeuvre, Molière préféra la détruire. Seuls les intermèdes composés pour la musique de Lully subsistent. L'intrigue de la pastorale était assez commune : une jeune bergère prénommée Iris est courtisée par deux riches bergers : Lycas et Philène, mais elle leur préfère le pauvre Coridon.

Mecredi, le cas est certain,
Le Ballet fut des mieux son train,
Mélangé d'une Pastorale
Qu'on dit tout à fait joviale,
Et par Molière faite exprès,
Avecque beaucoup de progrès.
Robinet, lettre du 9 janvier.

Molière tenait le rôle de Lycas, Louis XIV celui d'un paysan et Lully celui d'un égyptien dansant et jouant de la guitare.


1ère entrée de ballet

Deux magiciens commencent, en dansant, un enchantement pour embellir Lycas ; ils frappent la terre avec leurs baguettes, et en font sortir six Démons, qui se joignent à eux. Trois Magiciens sortent aussi de dessous terre.

2ème entrée de ballet

Les six Démons dansants habillent Lycas d'une manière ridicule et bizarre.

3ème entrée de ballet

Les Magiciens et les Démons continuent leurs danses, tandis que les trois Magiciens chantants continuent à se moquer de Lycas. Il s'enfoncent dans la terre et disparaissent.

4ème entrée de ballet

Les paysans prennent querelle, en voulant séparer le deux Pasteurs (Lycas et Philène), et dansent en se battant.

5ème entrée de ballet

Les Paysans réconciliés dansent ensemble.

6ème entrée de ballet

Douze Egyptiens, dont quatre jouent de la guitare, quatre des castagnettes, quatre, des gnacares*, dansent avec l'Egyptienne, aux chansons qu'elle chante.


Une Egyptienne dans le ballet des Muses.

* les gnacares (ou nacaires) étaient des instruments à percussion importés d'Orient par les croisés.
Castil-Blaze explique : "Les nacaires étaient des timbales d'une petite dimension et, comme les nôtres, inégales en diamètre, dont les Sarrasins se servaient à cheval, pour régler la marche de leurs escadrons. Plusieurs peintres anciens nous montrent la fille de Jephté jouant des nacaires, gracieusement attachées à sa ceinture."

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