De son vivant, Lully déchaîna les polémiques (notamment au sujet de son monopole), accumula les procès (Sourdéac et Champeron, Molière, Guichard), les ennemis (Boileau, La Fontaine). Il fut la risée des chansonniers et des pamphlétaires des rues parisiennes, en raison de ses moeurs italiennes. Bien qu'il ait fait amende honorable avant sa mort, l'élévation d'un tombeau monumental dans l'église des Petits Pères provoqua la colère des âmes bien pensantes de l'époque. Certains voyaient en lui le personnage le plus déplaisant qui soit, alors que d'autres un génie empli de charme et de malice.

Mais le plus étonnant est que ces haines ne se sont point apaisées le temps passant. Bien au contraire, des exagérations, des rumeurs amplifiées, des légendes sans fondement ont éclipsé ce qui fait l'intérêt du personnage : la beauté de sa musique.