En raison de ses fonctions et de son succès, Lully était souvent sollicité pour composer et organiser la partie musicale chez les hauts personnages du royaume. Le marquis de Seignelay, fils du ministre Colbert, décédé en 1683, commanda à Racine et Lully une cantate pour la venue du Roi dans sa propriété de Sceaux.

Récemment mis en difficulté par l'affaire Brunet, Lully employa tous les moyens pour rentrer dans les grâces du Roi. Malgré les vers maladroits de son librettiste, il réussit à composer de merveilleux passages, tels que le chœur "Qu'il vive ce héros", qui est resté son préféré entre tous.
Le Cerf de La Viéville raconte : " on vante encore sa chaconne, qu'il nomme la chaconne de la princesse de Conti. Le sentiment presque général, est que Lully ne nous en a point donné de plus digne de lui. Elle empêche la passacaille d'Armide, d'être d'un beauté unique en ce genre de symphonie".


Plus qu'un simple divertissement, l'Idylle sur la Paix constitue une véritable célébration de la gloire de Louis XIV et de la Paix. Elle survient quelques mois après la trêve de Ratisbonne signée le 15 août 1684 entre la France, l'Autriche et l'Espagne.
On reprocha à Racine d'avoir employé des " termes forts et des rimes riches, au lieu de viser à une douceur coulante, dont le musicien a besoin ".
Tour à tour hymne à la Paix, évocation de la puissance guerrière de Louis XIV, réjouissance pastorale et vœux pieux en faveur du monarque, le livret permet néanmoins au compositeur d'exprimer des sentiments forts et contrastés.