La Ville-l'Evêque

A partir du VIème siècle, s'est développé un modeste bourg à l'ouest de la ville de Paris. Un siècle plus tard, le domaine fut octroyé à l'évêque de Paris et le village appelé la Ville-l'Evêque. La première chapelle du bourg fut dédiée à Sainte Marie-Madeleine au XIIIème siècle et remplacée en 1429. Le village connut une grande expansion au XVIIème siècle. De nombreux hôtels particuliers fleurirent en bas du "Grand Cours" (actuels Champs-Elysées) tracés par Le Nôtre en 1667. L'église Ste-Marie-Madeleine, devenue trop petite, fut reconstruite en 1659. La Grande Mademoiselle posa la première pierre du nouveau sanctuaire au style classique (voir plan ci-dessous). La Ville-l'Evêque fut finalement annexée à Paris en 1722.
Le quartier du Faubourg Saint-Honoré se développa et l'église devint à nouveau trop exigüe. On choisit l'emplacement de l'ancien Hôtel Chevilly pour construire la nouvelle paroisse (voir plan ci-dessous). En 1764, Contant d'Ivry dessina les plans en s'inspirant de St-Louis-des-Invalides. Son successeur Couture prit le Panthéon pour référence. Napoléon Ier arrêta tous les travaux et fit élever un temple grec à la gloire de la Grande Armée. Louis XVIII reconvertit enfin l'édifice en église.


Plan de Turgot (v. 1734).
On remarque au milieu de la photo, le verger ayant appartenu à Lully,
et en haut les fossés délimitant la ville de Paris, à gauche, l'église Ste-Marie-Madeleine.

Lully acheta une maison agrémentée d'un jardin en octobre 1682 à la Ville-l'Evêque. Il acquit deux ans plus tard un terrain construit, jouxtant sa propriété. Son grand verger bordait les fossés de la ville. Il ne reste plus rien des bâtiments de nos jours. On peut les situer aux n° 28 ou 30 de la rue Boissy d'Anglas. Lully mourut dans sa chambre située au second étage, donnant sur la rue. Le mobilier de la piéce était constitué d'un grand lit à hauts piliers de bois de chêne et aux rideaux en damas jaune et rouge, de sept tapisseries des Flandres, de deux chaises et d'un bureau en noyer. La pièce d'à côté, lieu de composition, était meublée d'un clavecin en sapin et en noyer.
Si la demeure n'était pas très luxueuse, un détail fit beaucoup jaser. On retrouva dans la chambre du compositeur, que l'on qualifiait volontiers "de ladre", un coffre contenant plus de 266.562 livres en pièces d'or! A titre indicatif, la cassette d'Harpagon ne contenait que 10.000 écus (soit environ 50.000 livres)!!!
L'inventaire dressé après son décès mentionne la présence d'un tableau, aujourd'hui disparu, représentant le compositeur et ses deux amis les plus proches : Brunet et le comte de Fiesque.

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