Les maîtres de Lully



François Roberday

Ce musicien français, né à Paris en mars 1624, mort à Auffargis en octobre 1680, était le fils d'un orfèvre renommé. Il fut lui-même orfèvre du roi, puis valet de chambre d'Anne d'Autriche et de Marie-Thérèse d'Espagne. Il joua de l'orgue dans les paroisses Notre-Dame-des-Victoires et des Petits-Pères à Paris. Réputé pour être un des meilleurs organistes de l'école française, il fut l'un des maîtres de Lully. Son Livre de Fugues et Caprices à 4 parties pour orgue comporte des sujets de fugue, empruntés à Froberger, Cavalli et aux musiciens contemporains français.


Nicolas Gigault

Ce compositeur français est né à Paris en 1627 et mort à Paris en 1707. Organiste successivement à St-Honoré, Saint-Nicolas-des-Champs et St-Martin-des-Champs, il fut l'un des maîtres de Lully. Il reste de lui deux Recueils de Noêl variés pour orgue ou clavecin et un Livre d'Orgue.


Nicolas Métru

Ce musicien français né à Bar s/ Aube vers 1610, fut organiste dans la paroisse parisienne de Saint-Nicolas-des-Champs jusqu'en 1633. On le compte traditionnellement parmi les maîtres de Lully.


Michel Lambert

Lambert naquit à Vivonne en 1610 et mourut à Paris, dans l'Hôtel Lulli, en 1696. Sa carrière fut autant celle de compositeur très apprécié de la cour, que celle de maître à chanter. Il fut au service de la Grande Mademoiselle. C'est là, qu'il rencontra le jeune Lulli. En 1662, ce dernier épousa sa fille Madeleine. Dès lors, le beau père vécut avec les jeunes mariés, recréant le schéma des grandes familles italiennes! Ses conseils furent certainement précieux pour l'élaboration du récitatif lullyste. Lambert publia en 1666 un recueil réunissant ses morceaux de chant. Un autre recueil intitulé Airs et Dialogues à une, deux, trois, quatre et cinq voix, composés par feu M. Lambert, maître de musique de la Chambre du Roi parut après sa mort, en 1698.

Un souper - Gherardo della Notti (v.1590-v.1656)- FLORENCE.



Les influences



Antoine Boësset (Blois 1586-Paris 1643)

Ce musicien commença comme Maître des enfants de la Musique de la Chambre du roi (1613), puis comme Maître de la Musique de la Reine (1615). Musicien favori de Louis XIII, Boesset reprit à la suite de son beau-père, Guédron, la charge de Surintendant de la Musique du roi en 1622. Il participa à la composition des ballets de Cour pendant près de 30 ans : Ballet des Bacchanales (1623), Ballet des Dandins (1626), Ballet des Triomphes (1635), Ballet de la Félicité (1639). Dans ses nombreux airs de cour,composés surles mots de Malherbe, Tristan, Racan, Boisrobert entre autres, Boesset chercha à se démarquer de la méthode italienne pour adapter l'air à la déclamation française. Son oeuvre préfigure celle de M. Lambert.


Luigi Rossi (Torremagiore, près de Foggia v 1598, Rome 1652)

Ce compositeur fut tout d'abord au service du prince Borghèse entre 1620 et 1640. Il exerça, en outre, la fonction d'organiste à l'église Saint-Louis-des-Français, poste qu'il occupa jusqu'à sa mort. Il servit ensuite le Cardinal Barberini, pour qui il composa son premier opéra : Palazzo incantato. C'est en suivant la famille des Barberini en exil, qu'il arriva en France. Dans son désir de sensibiliser le peuple français à l'opéra italien, Mazarin lui commanda une oeuvre qui fut représentée pour la première fois à Paris, en 1647 : Orféo. Cet opéra devait exercer une influence certaine sur les productions postérieures de Lully, en France et de Cavalli et Cesti en Italie.


Francesco Cavalli (Crema 1602 - Venise 1676)

En 1659, Mazarin commanda à Francesco Cavalli un opéra nouveau pour le mariage de Louis XIV avec l'infante Marie-Thérèse d'Espagne. Pour ce faire, on voulut élever un immense théâtre au château des Tuileries. Mais l'ouvrage, construit par Le Vau, Coypel et Vigarani, n'étant pas prêt à temps, l'Ercole Amante fut remplacé par un autre opéra de Cavalli Xerse, entrecoupé pour l'occasion de ballets de Lully. C'est seulement le 7 février 1662 que l'Ercole Amante fut joué dans la salle des Tuileries. Les récitatifs de toute beauté préfigurent les récitatifs majestueux de Lully. Cependant, le spectacle ne fut pas apprécié à sa juste valeur, en raison de l'absence de traduction de livret italien et l'assistance ne s'enthousiasma que pour les ballets du florentin. L'accueil de cette oeuvre ne fut, en outre, pas facilité par l'hostilité anti-italienne qui exista après la mort de Mazarin (1661).


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