![]() Le site de Marly présente un vallon traversé par un ru se jetant dans la Seine. Les fouilles archéologiques ont révélé une présence humaine depuis les temps préhistoriques. En 768, Pépin le Bref accorda ces terres à Waldomar, abbé de Saint-Germain-des-Prés.
Lorsque Louis décida en 1676 de racheter le domaine, Marly était divisée en deux seigneuries : Marly-le-Chastel et Marly-le-Bourg. Jules Hardouin-Mansart, assisté de Robert de Cotte engagèrent les travaux en 1679. Mansart réussit à dompter la nature afin d'y imposer la symétrie et la rigueur, malgré l'inégalité du terrain. Il divisa le château en treize pavillons. Celui du Roi, symbole du Soleil, se trouvait sur la terrasse supérieure. Devant lui, douze petits pavillons, alignés de chaque côté de la pièce d'eau, représentaient les douze signes du Zodiaque. Plus les pavillons étaient proches du pavillon principal, plus ses occupants bénéficiaient de la faveur royale. Le Brun fut chargé de peindre les murs pour des impératifs économiques. Ces fresques en trompe-l'oeil semblaient avoir transformé les lieux en vaste décor de théâtre. Louis XIV commença à y séjourner régulièrement à partir de 1685. Le Roi, "lassé à la fin du beau et de la foule" selon St-Simon, voulut que le quotidien à Marly soit dépourvu d'étiquette et fait de jeux, fêtes, concerts et chasses. Seuls y étaient invités les membres de la famille royale et quelques rares privilégiés. Pendant l'été 1685, de nombreux divertissements furent organisés dans ces lieux. On donna notamment un petit ballet composé par Delalande. Déjà Maître de la Chapelle du Roi, ce compositeur obtiendra, de surcroît, la fonction de Surintendant de la Musique de la Chambre en 1689. Le 7 août, Lully se rendit à Marly pour y diriger un concert composé du meilleur de ses oeuvres. "La fête y fut encore plus agréable que la dernière fois. La musique et la symphonie étaient bien plus belles. Lully y était. L'on y dansa au-delà de toute imagination. Madame la duchesse de Bourbon et madame la princesse de Conti attiraient des exclamations de tout le monde". Feransac
Louis XIV effectua de nombreux embellissements dans le parc. En 1699, Mansart construisit, derrière le pavillon royal, une superbe cascade composée de 63 bassins de marbre rouge et vert à flanc de côteau. Cette Grande Cascade (appelée aussi "La Rivière") fut remplacée par un tapis vert en 1728. Deux des pavillons abritèrent, en 1704, les globes astronomiques du franciscain et cosmographe vénitien Vincenzo Coronelli. Louis XV et Louis XVI délaissèrent Marly et songèrent même à le démolir. Les révolutionnaires pillèrent le château délabré en 1789. Certaines statues furent transférées par la Convention au jardin des Tuileries. Son dernier propriétaire, Sagniel, installa une filature de coton dans les communs en 1799. Proche de la faillite, il procéda à la destruction du château, dont la vente des pierres compensa ses déboires financiers. L'État reprit possession des lieux en 1811 et ouvrit le parc au public en 1936 après une remise en état. ![]() Les chevaux de Marly ![]() La Renommée par Coysevox.
La terrasse dominant l'Abreuvoir et la Nappe d'Eau, accueillit tout d'abord les oeuvres du fameux sculpteur Coysevox : Mercure et la Renommée. Les deux Chevaux Ailés furent transportés aux Tuileries en 1719. En remplacement, Louis XV commanda à Guillaume Coustou deux Chevaux Cabrés achevés en 1740.
Les quatre originaux sont aujourd'hui mis à l'abri de l'érosion dans le musée du Louvre. Quatres copies trônent sur la place de la Concorde, les oeuvres de Coysevox, côté jardin des Tuileries, celles de Coustou, côté Champs-Elysées.
La machine de Marly ![]()
Entre 1681 et 1684, l'ingénieur Arnold Deville, assisté du maître-charpentier Rennequin Sualem, entreprit, sur ordre de Louis XIV, la construction d'une machine susceptible d'alimenter en eau les bassins du futur château de Marly.
La machine, située au bord de la Seine, devait projeter l'eau à une hauteur de 162 mètres au-dessus du niveau du fleuve.
Les quatorze roues à aubes de 12 mètres de diamètre actionnaient 235 pompes aspirantes réparties en trois niveaux.
La "huitième merveille du monde" émettaient un vacarme audible à plusieurs centaines de mètres à la ronde.
Un aqueduc approvisionnait, en plus des fontaines de Marly, le réservoir de Louveciennes et le site de Versailles.
En 1817, la machine fut assistée par un engin à vapeur. Napoléon III fit installer une nouvelle machine hydraulique relayée par des tuyaux. L'aqueduc se vit alors désaffecté. En 1902, l'engin fut à nouveau remplacé : six grandes roues actionnaient un générateur électrique. A ses débuts, l'installation pompait 5.000 m³ par jour. Ce débit diminua fortement au cours des années pour atteindre les 600 m³ par jour au début du XIXème siècle. Devenue inutile, la machine de Marly finit par être démantelée en 1968. |